Le Tuishou

Le tuishou (la poussée des mains) est un entrainement commun à beaucoup d’arts martiaux internes et externes (Taijiquan, Baguazhang, Xingyiquan, Yiquan, Win chun, ...) chacun le travaillant dans les formes de son style. Il se pratique à 2, face à face, les mains ou les avant bras en contact. Et tout au long de la pratique, quelque soit la forme, il faut toujours adhérer à son adversaire, ne jamais perdre le contact.

tuishou du Taijiquan Yang codifié et libre


En taijiquan on distingue 4 types de tuishou. A une main, A deux mains, en pas fixe et en déplacement. Sous forme de travail codifié, semi libre ou libre, il permet d’aborder les 8 principes (8 portes), le plein et le vide, l’utilisation de « la force souple », l’écoute intuitive, la neutralisation et la déviation de la force. C’est un très bon éducatif de l’approche des fondements martiaux du taijiquan et en plus c’est vraiment très agréable à pratiquer, on se laisse vite prendre au jeu.

belle démonstration de tuishou


Le Taijiquan style yang

Yang LuchanAu début du 19ième siècle, le taijiquan été transmis uniquement aux membres de la famille Chen, aucun étranger n’était accepté comme disciple. Mais la légende raconte que Yang Luchan (1799-1872), qui devait certainement avoir déjà un bon bagage martial, réussi à se faire engager comme domestique dans la famille Chen , ainsi il épiait les cours le jour et s’entrainait la nuit. Un jour le maître Chen Changxing (1771-1853) s’en aperçu mais surpris par l’habilité du garçon il l’accepta comme disciple. Yang Luchan devin très vite un redoutable adversaire (A cette époque le taijiquan était abordé uniquement dans un but d’efficacité martiale) à tel point qu’on le surnomma Yang l’invincible.
Fort de cette expérience dans la famille Chen et de diverses rencontres et confrontations, il créa son propre style. Sa réputation arriva aux oreilles de l'empereur qui lui ordonna d'entrainer son armée à Pékin.

Yang Luchan transmis son savoir à ses enfants, Yang Jian Hou (1839-1917) et Yang Ban Hou,Yang Jian Hou le transmis à ses enfants Yang Chen Fu et Yang Shao Hou.
Au cours des générations le style yang évolua, chaque maître y ajoutant son expérience et les influences de l’époque pour aboutir au taijiquan Yang actuel au geste ample, la plus répandu à travers le monde. Chaque descendant y ayant mis sa patte personnelle le style Yang de Yang Chen Fu (1883-1936) et de Yang Ban Hou diffère quelque peu.

2ième partie de la forme Yang par Tung Hun ling
Magnifique


L'école Yang est issue du style Chen (Lao Jia : vieille forme). Ses mouvements sont tranquilles, réguliers, semblables au flot d'une rivière, ou au vol des nuages, au contraire du style Chen qui fait alterner des mouvements lents et vifs, des actions retenues ou vigoureuses. Le style Yang est sobre et simple, les mouvements suivent toujours un modèle circulaire aux spirales subtiles. Les mouvements sont naturellement associés à une respiration profonde qui prend racine dans le bas du ventre. Le style Yang associe la douceur à l'énergie vigoureuse chaque mouvement de la forme incluant les techniques de défense et de contre attaque.

La forme traditionnelle Yang est le taolu de 108 mouvements, décomposé en 3 parties : Terre, Homme, Ciel. Il existe aussi un taolu en 24 mouvements dit forme de Pekin, et d’autres formes de compétition ou d’apprentissage (10, 16, 48)
Bien que le style Yang soit plus considéré comme une Gym douce par nos contemporains (beaucoup se contente de la forme lente), il n’en reste pas moins un art martial qui ne demande qu’à être apprécié à sa juste valeur. Ainsi comme dans tous les styles nous retrouvons les tuishous, la pratique des armes et les formes rapides (paochui) et les formes de combat codifié.

Pour en savoir plus sur l'histoire et l'évolution du style Yang je vous invite à lire l'article suivant Le style yang les différentes écoles sur l'excellent site de José Carmona.

Le qigong

Qi gong est un ensemble de pratiques énergétiques variées qui prend ses racines dans la tradition chinoise, visant à « nourrir et entretenir la vie » au travers une harmonisation des énergies du corps et de l’esprit. Les fondements de cette énergétique sont ceux de la médecine chinoise et de l’acuponcture.

La pratique du Qi gong repose sur des mouvements souples et naturels, sur un travail postural, des exercices respiratoires et de mobilisation du souffle, ainsi que des exercices de concentrations et de détentes.

Ces différents exercices vont faire circuler l’énergie dans le corps et maintenir ou réparer l’équilibre entre les énergies des différents organes. Il aide chacun à entretenir sa santé et sa vitalité par une pratique corporelle et respiratoire, et à trouver la détente et le calme mental nécessaire à un bon équilibre physique et psychique.

Ce travail de souffle, de placement corporel et de détente fait aussi du Qi gong une bonne préparation aux différentes disciplines sportives et martiales.

Le taijiquan

Le taijiquan est un art martial chinois qui traditionnellement appartient au style interne (qui privilégie une force souple à la force musculaire brute).
« Quan » signifie boxe, poing
« Taiji » est un concept purement chinois que l’on traduit par « fait suprême » et que vous connaissez tous plus ou moins sous le symbole du Yin et Yang.
On peut donc traduire Taijiquan par « boxe du fait suprême », certainement dû à la perpétuelle alternance entre plein et vide dans les mouvements et les pas.

Les origines
La légende raconte que le taijiquan aurait été crée par un ermite taoiste du mont Wudang, Zhang Sanfeng, vers 1200 à la fin de la dynastie Song, inspiré par le combat d’une grue et d’un serpent. Il compris alors que la souplesse et la fluidité pouvaient vaincre la force et la rigidité. Mais on peut dire que l’on commence vraiment à parler de taijiquan vers 1600 au sein de la famille Chen dans le village de Chenjiagou berceau du taijiquan du style chen (encore de nos jours) et de tous les styles de taijiquan.

Les styles :
Le taijiquan au cours de son histoire, sous l’influence d’artistes martiaux charismatiques, c’est divisé en différentes courants. Elles partent toutes d’un tronc commun, avec des principes commun, mais chaque branche a développé un style qui lui est propre.
- Le style Chen (Chen Wangting): Se pratique assez bas avec des gestes amples, une spirale dans les mouvements très marqué.
- Le style Yang (Yang Luchan): Des gestes amples et ronds, les spirales sont moins marquées que dans le style Chen
- Le style Wu (Wu Jianquan): Issu du style Yang, les pas sont plus petits et les mouvements d’une ampleur réduite.
- Le style Wu/Hao (Wu Yuxiang): Caractérisé par une ampleur moyenne, et des postures inclinées vers l’avant.
- Le style Sun (Sun Lutang): Ayant subit les influences du xinyiquan ce style à la particularité d’être plus linéaire que les autres.
- et bien d'autres moins connus... Taiji tanglang, Taiji chang, Taiji du serpent, ...

Les principes.
Tous les styles de taijiquan reposent sur des principes communs.
Développer une force souple et élastique au travers un travail de relâchement et de détente dans le mouvement mais aussi d’enracinement. Ce relâchement permet petit à petit obtenir la fluidité et la coordination et ainsi faire participer tout le corps dans la force du mouvement.
Au travers cette enracinement, la détente et la coordination des muscles, l’énergie du coup, part du pied est dirigée par la taille et exprimée dans les mains. Un coup de poing , n’est pas une simple contraction des muscles du bras, mais une participation de tout le corps au travers un profond relâchement.

Tous les styles de taijiquan reposent sur ce que nous appelons les 8 portes. C’est les 8 gestes, les 8 potentiels qui composent toutes les techniques le taijiquan.
Peng --> parer, repousser
Lu --> Tirer, rouler vers l’arrière
Ji --> Presser
An --> Pousser
Cai --> Cueillir, saisir
Lie --> Fendre, Séparer
Zhou --> coup de coude
Kao --> Tamponner avec épaule, hanche, genoux ....

Le taijiquan est conçu pour du combat rapproché et repose sur une stratégie de « coller adhérer » à son adversaire. On adhère à son partenaire pour contrôler ses gestes et profiter d’opportunités, d’ouverture, pour le neutraliser aux moyens des principes (8 portes) et techniques vu dans l’enchainement. C’est par la pratique du tuishou (la poussée des mains) et du relâchement que l’on développe l’écoute et que l’on s’entraine à cette méthode.

L’entrainement.
Le travail en solo représente une grand part de la pratique au début. Elle permet de travailler le relâchement, la structure et la détente, et former le corps à une certaine souplesse. Ce travail se révèle être une merveilleuse pratique de santé. L'entraînement aux exercices de taijiquan est tout d'abord exécuté lentement pour justement percevoir la relâchement et la circulation du mouvement. Ensuite, le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et expérimentera la force explosive - d'abord réduits afin d'éviter d'abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets. Ce travail se fait au travers de posture statique, d'un enchainement codifié pour aller vers un enchainement libre où on laisse s'exprimer la force dans la liberté et la spontanéité du du mouvement.

Le tuishou, les mains collantes, est un exercice qui se pratique à 2 en adhérent à son partenaire, et dont le but est d'apprendre à écouter le partenaire, à travailler son équilibre, utiliser les 8 portes, les esquives et les déviations des mouvements de l'adversaire sans utiliser la force musculaire.
Les exercices de poussées de mains permettent d'appliquer les principes du Taijiquan avec un partenaire et ceci de manière progressive, et permet d'exprimer la force avec n'importe quelle partie du corps de manière explosive ou en contrôlant simplement par déséquilibre.

Le Sanshou : est un combat codifié à 2, elle permet de travailler les déplacements la justesse du geste, de mettre en application l’aspect martial du taijiquan et d’approcher le combat libre.