Le taijiquan

Le taijiquan est un art martial chinois qui traditionnellement appartient au style interne (qui privilégie une force souple à la force musculaire brute).
« Quan » signifie boxe, poing
« Taiji » est un concept purement chinois que l’on traduit par « fait suprême » et que vous connaissez tous plus ou moins sous le symbole du Yin et Yang.
On peut donc traduire Taijiquan par « boxe du fait suprême », certainement dû à la perpétuelle alternance entre plein et vide dans les mouvements et les pas.

Les origines
La légende raconte que le taijiquan aurait été crée par un ermite taoiste du mont Wudang, Zhang Sanfeng, vers 1200 à la fin de la dynastie Song, inspiré par le combat d’une grue et d’un serpent. Il compris alors que la souplesse et la fluidité pouvaient vaincre la force et la rigidité. Mais on peut dire que l’on commence vraiment à parler de taijiquan vers 1600 au sein de la famille Chen dans le village de Chenjiagou berceau du taijiquan du style chen (encore de nos jours) et de tous les styles de taijiquan.

Les styles :
Le taijiquan au cours de son histoire, sous l’influence d’artistes martiaux charismatiques, c’est divisé en différentes courants. Elles partent toutes d’un tronc commun, avec des principes commun, mais chaque branche a développé un style qui lui est propre.
- Le style Chen (Chen Wangting): Se pratique assez bas avec des gestes amples, une spirale dans les mouvements très marqué.
- Le style Yang (Yang Luchan): Des gestes amples et ronds, les spirales sont moins marquées que dans le style Chen
- Le style Wu (Wu Jianquan): Issu du style Yang, les pas sont plus petits et les mouvements d’une ampleur réduite.
- Le style Wu/Hao (Wu Yuxiang): Caractérisé par une ampleur moyenne, et des postures inclinées vers l’avant.
- Le style Sun (Sun Lutang): Ayant subit les influences du xinyiquan ce style à la particularité d’être plus linéaire que les autres.
- et bien d'autres moins connus... Taiji tanglang, Taiji chang, Taiji du serpent, ...

Les principes.
Tous les styles de taijiquan reposent sur des principes communs.
Développer une force souple et élastique au travers un travail de relâchement et de détente dans le mouvement mais aussi d’enracinement. Ce relâchement permet petit à petit obtenir la fluidité et la coordination et ainsi faire participer tout le corps dans la force du mouvement.
Au travers cette enracinement, la détente et la coordination des muscles, l’énergie du coup, part du pied est dirigée par la taille et exprimée dans les mains. Un coup de poing , n’est pas une simple contraction des muscles du bras, mais une participation de tout le corps au travers un profond relâchement.

Tous les styles de taijiquan reposent sur ce que nous appelons les 8 portes. C’est les 8 gestes, les 8 potentiels qui composent toutes les techniques le taijiquan.
Peng --> parer, repousser
Lu --> Tirer, rouler vers l’arrière
Ji --> Presser
An --> Pousser
Cai --> Cueillir, saisir
Lie --> Fendre, Séparer
Zhou --> coup de coude
Kao --> Tamponner avec épaule, hanche, genoux ....

Le taijiquan est conçu pour du combat rapproché et repose sur une stratégie de « coller adhérer » à son adversaire. On adhère à son partenaire pour contrôler ses gestes et profiter d’opportunités, d’ouverture, pour le neutraliser aux moyens des principes (8 portes) et techniques vu dans l’enchainement. C’est par la pratique du tuishou (la poussée des mains) et du relâchement que l’on développe l’écoute et que l’on s’entraine à cette méthode.

L’entrainement.
Le travail en solo représente une grand part de la pratique au début. Elle permet de travailler le relâchement, la structure et la détente, et former le corps à une certaine souplesse. Ce travail se révèle être une merveilleuse pratique de santé. L'entraînement aux exercices de taijiquan est tout d'abord exécuté lentement pour justement percevoir la relâchement et la circulation du mouvement. Ensuite, le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et expérimentera la force explosive - d'abord réduits afin d'éviter d'abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets. Ce travail se fait au travers de posture statique, d'un enchainement codifié pour aller vers un enchainement libre où on laisse s'exprimer la force dans la liberté et la spontanéité du du mouvement.

Le tuishou, les mains collantes, est un exercice qui se pratique à 2 en adhérent à son partenaire, et dont le but est d'apprendre à écouter le partenaire, à travailler son équilibre, utiliser les 8 portes, les esquives et les déviations des mouvements de l'adversaire sans utiliser la force musculaire.
Les exercices de poussées de mains permettent d'appliquer les principes du Taijiquan avec un partenaire et ceci de manière progressive, et permet d'exprimer la force avec n'importe quelle partie du corps de manière explosive ou en contrôlant simplement par déséquilibre.

Le Sanshou : est un combat codifié à 2, elle permet de travailler les déplacements la justesse du geste, de mettre en application l’aspect martial du taijiquan et d’approcher le combat libre.