Sanshou

Le sanshou (ou le duida) est une forme codifiée de combat à 2 dans une sucession d'attaques et de défenses, souples et fluides réalisées sans interruption. Elle permet de travailler le déplacement, la distance et d'appréhender les ouvertures. toutes les techniques sont issues de la forme et du tuishou.
Les gens d'un bon niveau peuvent se laisser porter par les dynamiques du mouvements, se libérer du codifié, pour rentrer petit à petit dans le combat libre.



Le sanshou n'est pas une discipliné spécifique au taijiquan, nous la retrouvons dans beaucoup d'autres art martiaux chinois. par exemple çi-dessous, une démonstration en sanshou de Xingyiquan, très impressionnante.


Qian Genshan - la persévérance


Voici un extrait d'un article sur Qian Genshan, par José carmona (article complet que vous pouvez retrouver sur l'excellent site shenjiying). Ce Maître qui n'a jamais eu de disciple car il se considéré toujours comme un simple pratiquant "Un maître qui s'ignorait et qui allait jusqu'à s'étonner de l'intérêt que vous lui portiez!". Il commença les arts martiaux relativement tard (30 ans), mais grace à une discipline et à un travail régulier il devint un pratiquant complet et reconnu en taijiquan yang, bagua zhang et autres arts du poing, aussi bien dans l'aspect santé que martial.

Au dela de la découverte de ce personnage ce que je trouve vraiment interressant c'est le chapitre du "Manger amer" de cette article, le sens de l'esprit d'effort et la perséverance mis en place pour arriver à ce niveau d'accomplissement, qui m'a beaucoup raisonné ...

La voie royale de la pratique du Wushu est l'enchaînement. Celui-ci a pour fonction de former le corps du pratiquant par l'intégration des principes techniques spécifiques à son école. Notons qu'en Chine, on distingue cette préparation corporelle et énergétique ( ti ) de la préparation au combat ( yong ). La fonction de ces exercices chorégraphiques et stylistiques est de favoriser l'acquisition les "méthodes du corps" ( shenfa ) ainsi que le wen de la boxe, autrement dit ses dimensions énergétique et pro phylactique, et non pas, comme l'imaginent certains, de développer l'habileté au combat, le wu ... [...]

Bien que le maître Qian n'ait jamais limité sa pratique du Wushu à cet aspect purement gymnique, il s'y consacra quotidiennement pendant plus d'une quarantaine d'années comme d'autres se consacrent à une forme d'expression artistique. C'est ainsi qu'il développa une pratique remarquable des séquences du Taiji quan de l'école Yang, du xingyi quan , du tongbi quan et du mian quan . C'était là le fruit d'un entraînement acharné dont les chinois expriment la rigueur par l'expression "manger amer" ( chi ku ). Que l'on recherche la longévité ou l'efficacité, ce n'est qu'en acceptant une telle ascèse que l'adepte pourra, au bout de plusieurs années d'un régime draconien, retirer les bénéfices les plus complets de la pratique et découvrir enfin le "goût sucré" de celle-ci. Nous sommes loin de cette recherche du plaisir immédiat qui caractérise l'attitude consumériste. Sur ce point, le maître Qian était explicite, citant les vieux adages du Wushu à l'appui de son propos :

« L'adepte est comme un épargnant qui économise jour après jour le moindre sou. Au bout de plusieurs années, il aura ainsi amassé une véritable montagne d'or. Pour ma part, je m'entraîne trois heures par jour depuis quarante ans, qu'il vente, qu'il pleuve ou quelles que soient par ailleurs mes occupations. Dans la boxe chinoise on disait autrefois : Un jour d'entraînement, c'est un jour de progrès; un jour de relâchement, c'est dix jours de perdus . On disait également : La boxe s'étudie en trois ans et se perd en trois jours . Aujourd'hui, les mentalités ont changé, les jeunes pratiquent superficiellement et il est à craindre que d'ici une génération, le véritable gongfu (habileté) aura disparu.[...]»

Je vous invite fortement à découvrir l'article complet "Le sourire du Tao" sur le site shenjiying, et de faire un tour sur les autres articles qui vous apporteront un éclairage nouveau sur l'évolution historique du Taiji quan et la dimension martiale originelle de cet art.